QUE TROUVEREZ-VOUS DERRIÈRE LA PORTE ?



Vous trouverez du coeur, du bonheur, de la colère aussi parfois...

Vous trouverez de bonnes et belles choses pour les papilles et les yeux...

Vous trouverez des mots, les miens et ceux des autres...

Vous trouverez de très étranges univers, des mondes imaginaires, de la folie...

Vous trouverez le passé, les légendes, les coutumes de nos terroirs et des peuples lointains...

Vous trouverez mon univers, mes proches, mes compagnons à 4 pattes...

Vous trouverez... MOI... et c'est tellement de choses que je vous les laisse découvrir par vous-même...

Poussez la porte.....

mercredi 18 avril 2012

C'EST EN SEPTEMBRE



voilà...c'est la rentrée....le mois d'Août s'est terminé en fanfare par une super rencontre entre fous de toutous....je ne m'en lasse pas !!
Mais, je vous l'avais promis...je suis de retour...en pointillé ce soir avec quelques beaux textes sur SEPTEMBRE !!

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http://letempsdescopains.centerblog.net/


 












 "Septembre
 
Septembre ! Septembre !
Cueilleur de fruits, teilleur de chanvre,
Aux clairs matins, aux soirs de sang,
Tu m'apparais
Debout et beau,
Sur l'or des feuilles de la forêt,
Au bord de l'eau.
En ta robe de brume et de soie,
Avec ta chevelure qui rougeoie
D'or, de cuivre, de sang et d'ambre
Septembre !
Avec l'outre de peau obèse,
Qui charge tes épaules et pèse,
Et suinte à ses coutures vermeilles
Où viennent bourdonner les dernières abeilles !
Septembre !
Le vin nouveau fermente et mousse de la tonne
Aux cruches ;
La cave embaume, le grenier ploie ;
La gerbe de l'été cède au cep de l'automne,
La meule luit des olives qu'elle broie.
Toi, Seigneur des pressoirs, des meules et des ruches,
O Septembre ! chanté de toutes les fontaines,
Ecoute la voix du poème.
Le soir est froid,
L'ombre s'allonge de la forêt
Et le soleil descend derrière les grands chênes."

Henri de REGNIER

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http://sisi04200.eklablog.com/

 "En septembre

 

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l'été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,


Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t'endeuilles
De tels parfums jamais taris,


Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux...


La brise purificatrice
Des langueurs morbides d'antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t'en !


Et qui gourmande la paresse
Du poète et de l'ouvrier,
Qui les encourage et les presse...
" Vive la brise ! " il faut crier :


" Vive la brise, enfin, d'automne
Après tous ces simouns d'enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d'hiver ! "


Verlaine


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"Nuit de Septembre


C'était dans la nuit d'un jour de septembre
Que Pierrot tremblant entra dans ma chambre
Me conter ses maux
Et ses yeux pleuraient d'innocentes larmes
Et son coeur meurtri disait les alarmes
Des coeurs en lambeaux


Il avait perdu sa douce Pierrette
Enfant aux beaux yeux, fragile conquête
Au sein du Plaisir
Offre du destin que la mort réclame
Baiser de l'amour et enivrante flamme
Faite d'un désir


Ils s'aimaient bien fort dans une mansarde
Où se balançait dans la lueur blafarde
D'un pâle flambeau
Mais il suffisait, et dans leur détresse
Ils vivaient heureux dans une caresse
Que le monde est beau


Ils vivaient heureux mais dans cette vie
Où dans la douleur l'extase ravie
Passe tristement
Il existe peu de bonheur durable
La même sentence atteint le coupable
Comme l'innocent


Il me raconta son touchant poème
A peine ébauché et sa face blême
Disant sa douleur
N'avait plus le feu des douces caresses
Songes effacés, suaves promesses
Que dicte le coeur


Je le consolais mais peine perdue
Le pauvre Pierrot de la disparue
Conservait le deuil
D'un consolateur la caresse vaine
Ne peut protéger la faiblesse humaine
Des lois du cercueil


Puis sous ses yeux bleus j'ouvris un grand livre
Où j'avais écrit comment on doit vivre
Dans les jours d'ennuis
Il lut mon passé mes heures suprêmes
Les pages d'amour sont toutes les mêmes
Aux yeux de l'oubli


Le vent agitait les feuilles jaunies
Emblèmes frappants dont les agonies
Expliquent le sort
Pierrot regardant la route jonchée
Me dit « la nature est-elle touchée
Aussi de la mort ? »


Mais quand de l'hiver les tristes ravages
Ont tout effeuillé et que les orages
Semblent disparus
Aux clartés du jour tout semble renaître
En est-il ainsi des lois de notre être
Quand l'homme n'est plus


Dans un lieu plus pur chante-t-il sa gloire
Est-il pour la lutte un peu de victoire
Au pauvre mortel
Tout ce qui s'éteint qui meurt sur la terre
Dans une autre vie a-t-il sa chimère
L'azur d'un beau ciel


Ou bien malheureux dans un autre monde
Voit-il s'écouler la source profonde
Des grands désespoirs
D'un signe fatal marque-t-il la page
Où se dessinait la suprême image
De ses rêves noirs


Puis un grand silence aux lourdes caresses
Du pauvre Pierrot grandit les tristesses
De peine et d'effroi
Les feuilles mortes frappant aux fenêtres
Semblaient expliquer ce que sont les êtres
Comme lui et moi."


Honoré Harmand






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http://catman14.skynetblogs.be/


"Septembre - quel joli temps -


Jamais la fin d'été n'avait paru si belle.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
On voit se rassembler, au loin les hirondelles
Mais il faut se quitter. Pourtant, l'on s'aimait bien.


Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour s'en va, mon cœur s'arrête.
Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.


Les fleurs portent déjà les couleurs de Septembre
Et l'on entend, de loin, s'annoncer les bateaux.
Beau temps pour un chagrin que ce temps couleur d'ombre.
Je reste sur le quai, mon amour. A bientôt.


Quel joli temps, mon amour, au revoir.
Quel joli soir pour jouer ces vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour nous reviendra peut-être.
Peut-être un soir, au détour d'un printemps.
Ah quel joli temps, le temps de se revoir.


Jamais les fleurs de Mai n'auront paru si belles.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
Quand tu me reviendras, avec les hirondelles,
Car tu me reviendras, mon amour, à demain..."


Barbara


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http://poemes-provence.fr/


"C'est en septembre


Les oliviers baissent les bras
Les raisins rougissent du nez
Et le sable est devenu froid
Au blanc soleil
Maitres baigneurs et saisonniers
Retournent à leurs vrais métiers
Et les santons seront sculptés
Avant Noël


C'est en septembre
Quand les voiliers sont dévoilés
Et que la plage tremble sous l'ombre
D'un automne débronzé
C'est en septembre
Que l'on peut vivre pour de vrai


En été mon pays à moi
En été c'est n'importe quoi
Les caravanes le camping-gaz
Au grand soleil
La grande foire aux illusions
Les slips trop courts, les shorts trop longs
Les Hollandaises et leurs melons
De Cavaillon


C'est en septembre
Quand l'été remet ses souliers
Et que la plage est comme un ventre
Que personne n'a touché
C'est en septembre
Que mon pays peut respirer


Pays de mes jeunes années
Là où mon père est enterré
Mon école était chauffée
Au grand soleil
Au mois de mai, moi je m'en vais
Et je te laisse aux étrangers
Pour aller faire l'étranger moi-même
Sous d'autres ciels


Mais en septembre
Quand je reviens où je suis né
Et que ma plage me reconnaît
Ouvre des bras de fiancée
C'est en septembre
Que je me fais la bonne année


C'est en septembre
Que je m'endors sous l'olivier"


Maurice Vidalin




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Voilà.....c'est en regardant le jardin s'endormir sous un beau soleil rasant que je vous souhaite une belle nuit de septembre.....

RECITATIONS...3



Ouh la la !! Je me souviendrai de ce mois d'Août !!
Non contente d'avoir des visites à tire-larigot, plus une seconde à moi pour mes amis blogueurs, il a fallu que je me mette en tête de refaire mon salon !!
Et bien sur...j'ai dû ôt
er le papier peint !! Il m'a fallu toute la semaine pour y parvenir !! C'était du travail de pro !! Reste à tout peindre à présent...mais c'est juré je serai moins fainéante en septembre !!
Voici quelques récitations....pour vous faire attendre...

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Ah, je l'ai chanté à tue tête celle là, et je peux vous dire qu'elle est très fatigante pour la respiration !!




http://cliparts.toutimages.com/
"En sortant de l'école de Jacques Prévert

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré
Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés
Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins

Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper
Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués
C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer
Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles."


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j'adore celle là...elle est charmante...


 


"L'école", de Jacques charpentreau
"Dans notre ville, il y a
Des tours, des maisons par milliers,
Du béton, des blocs, des quartiers,
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans mon quartier, il y a

Des boulevards, des avenues,
Des places, des ronds-points, des rues
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue, il y a

Des autos, des gens qui s'affolent,
Un grand magasin, une école,
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a

Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Mon coeur, mon coeur, mon coeur qui bat
Est là."




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Je me souviens d'un vieux cartable qui ressemblait à celui-là...et me faisait honte car il n'était pas du tout à la mode !!







 


"Mon cartable", de Pierre Gamarra

"Mon cartable a mille odeurs.

Mon cartable sent la pomme,
Le livre, l’encre, la gomme,
Et les crayons de couleurs.

Mon cartable sent l’orange,

Le buisson et le nougat.
Il sent tout ce que l’on mange
Et ce qu’on ne mange pas.

La figue et la mandarine,

Le papier d’argent ou d’or,
Et la coquille marine,
Les bateaux sortant du port.

les cow-boys et les noisettes,

la craie et le caramel,
les confettis de la fête,
les billes remplies de ciel


Les longs cheveux de ma mère

Et les joues de mon papa,
Les matins dans la lumière,
La rose et le chocolat."

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encore un joli texte de Monsieur Prévert, "Page d'écriture" ...oui, je sais...c'est encore Prévert, mais je l'aime, et quand on aime...


http://caval.unblog.fr/

"Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit seize...
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize
Mais voilà l'oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l'enfant le voit
l'enfant l'entend
l'enfant l'appelle :
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !
Alors l'oiseau descend
et joue avec l'enfant
Deux et deux quatre...
Répétez ! dit le maître
et l'enfant joue
l'oiseau joue avec lui...
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu'est-ce qu'ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
et ils s'en vont.
Et l'enfant a caché l'oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s'en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s'en vont également.
Et l'oiseau-lyre joue
et l'enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s'écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l'encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau."

 




               


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Un dernier, très joliment fait, parce qu'il ne faut pas être toujours sérieux!











"Ponctuation" de Maurice Carême

"Ce n'est pas pour me vanter,
Disait la virgule,
Mais, sans mon jeu de pendule,
Les mots, tels des somnambules,
Ne feraient que se heurter.
C’est possible, dit le point.
Mais je règne, moi,
Et les grandes majuscules
Se moquent toutes de toi
Et de ta queue minuscule.
Ne soyez pas ridicules,
Dit le point-virgule,
On vous voit moins que la trace
De fourmis sur une glace.
Cessez vos conciliabules.
Ou, tous deux, je vous remplace !"


                    ************************************

Je vous souhaite un bon week-end....et une bonne fin de ce mois d'Août si riche en émotions....

RECITATIONS...2



Vous avez aimé les récitations de notre enfance, alors je continue...
Il faut avouer que c'est bien sur par plaisir, mais aussi par facilité...je n'ai pas le temps de rédiger un article plus fouillé...mais je tiens tout de même à faire vivre mon blog...un peu...durant ce mois d'Août fort mouvementé !!!
Je veux aussi vous dire que je ne vous oublie pas...je visiterai vos blogs dès que j'aurai un instant, vous me manquez...mais je profite à fond des visites car voyez-vous, il y a très longtemps que je n'avais pris autant de plaisir !!!


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Tout d'abord deux poésies champêtres...

http://chezmagnifique.centerblog.net/
"LA CHEVAUCHEE

Certains, quand ils sont en colère,
Crient, trépignent, cassent des verres...
Moi, je n'ai pas tous ces défauts :
Je monte sur mes grands chevaux.

Et je galope, et je voltige,
Bride abattue, jusqu'au vertige
Des étincelles sous leurs fers,
Mes chevaux vont un train d'enfer.

Je parcours ainsi l'univers,
Monts, forêts, campagnes, déserts...
Quand mes chevaux sont fatigués,
Je rentre à l'écurie - calmé."

Jacques CHARPENTREAU


 


http://noisette80.centerblog.net/


 "LA CLE DES CHAMPS
 
On a perdu la clé des champs!
Les arbres, libres, se promènent,
Le chêne marche en trébuchant,
Le sapin boit à la fontaine.

Les buissons jouent à chat perché,
Les vaches dans les airs s'envolent,
La rivière monte au clocher
Et les collines cabriolent.

J'ai retrouvé la clé des champs
Volée par la pie qui jacasse.
Et ce soir au soleil couchant
J'aurai tout remis à sa place.
"

Jacques CHARPENTREAU



Et un classique qui sent toujours aussi bon l'amour...




http://la-fee-patricia.fr/

 "MIGNONNE ALLONS VOIR SI LA ROSE...
 
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las ! las ! ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté."

Pierre de Ronsard



Un hymne à la mer tant aimée...

 


http://www.icone-gif.com/
"ODE

Les zéphyrs se donnent aux flots,
Les flots se donnent à la lune,
Les navires aux matelots,
Les matelots à la fortune.
Tout ce que l'Univers conçoit
Nous apporte ce qu'il reçoit,
Pour rendre notre vie aisée;
L'abeille ne prend point du ciel
Les doux présents de la rosée
Que pour nous en donner le miel.
Les rochers qui sont le tableau
Des stérilités de Nature,
Afin de nous donner de l'eau
Fendent-ils pas leur masse dure?
Et les champs les plus impuissants
Nous donnent l'ivoire et l'encens;
Les déserts les plus inutiles
Donne415*nt de grands titres aux rois,415
Et les arbres les moins fertiles
Nous donnent de l'ombre et du bois."

Théophile de Viau

Paroles dures pour des enfants et pourtant...


http://biblio.alloprof.qc.ca/

"LES CONQUERANTS

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit en ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ;

Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond des océans des étoiles nouvelles."
José Maria de Hérédia

Et pour terminer, celui que je préfère car il ne ressemble...à rien !

 

http://www.decitre.fr/livres/

"LE HARENG SAUR

Il était un grand mur blanc-nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle-haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur-sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains-sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou-pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle-gros, gros, gros,

Alors il monte à l'éch
elle-haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu-toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc-nu, nu, nu.

Il laisse le marteau-qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle-longue, longue, longue,
Et, au bout le hareng saur-sec, sec, sec.

Il redescend de l'échelle-haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau-lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs-loin, loin, loin.

Et depuis, le hareng saur-sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle-longue, longue, longue,
Très lentement se balance-toujours, toujours, toujours.

J'ai composé cette histoire-simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens-graves, graves, graves,
Et amuser les enfants-petits, petits, petits."

CHARLES CROS

Bonne fin de semaine....