QUE TROUVEREZ-VOUS DERRIÈRE LA PORTE ?



Vous trouverez du coeur, du bonheur, de la colère aussi parfois...

Vous trouverez de bonnes et belles choses pour les papilles et les yeux...

Vous trouverez des mots, les miens et ceux des autres...

Vous trouverez de très étranges univers, des mondes imaginaires, de la folie...

Vous trouverez le passé, les légendes, les coutumes de nos terroirs et des peuples lointains...

Vous trouverez mon univers, mes proches, mes compagnons à 4 pattes...

Vous trouverez... MOI... et c'est tellement de choses que je vous les laisse découvrir par vous-même...

Poussez la porte.....

lundi 30 mars 2009

PETITE HISTOIRE DU COTENTIN...LA PREHISTOIRE





Alors voilà, je commence aujourd’hui ma série d’articles sur l’histoire de mon Cotentin... J'espère éviter les erreurs... Mais je ne suis qu'un Historien amateur...alors, je vous prie de bien vouloir pardonner mes éventuelles erreurs...
J’aime ma région, vous le savez… J'aime ma ville, Isigny-sur-Mer...Vous me direz, le Cotentin, c’est la Manche, pas le Calvados...Et je répondrai : si vous observez bien la carte, vous verrez qu’Isigny-sur-Mer est juste à la frontière Cotentin-Bessin…….et vu que Maman est une pure Cotentine….nous avons opté pour ce Pays... Mais, on aime bien le Bessin aussi !!


Image hébergée par servimg.com





Et puis le Cotentin c’est sauvage, c’est Viking, c’est rebelle !!
C’est un doigt d’honneur tourné en direction de l’Angleterre afin de lui rappeler que c’est elle qui est Normande…..et pas le contraire !


Image hébergée par servimg.com





La péninsule du Cotentin s’étend donc entre l’estuaire de la Vire ( c’est là où j’habite…) et l’embouchure de l’Ay ( vers Créances, Pays de la carotte…) en formant une presqu'île et forme la partie nord du département de la Manche. Quelquefois simplement appelé Cotentin, elle est désormais souvent désignée, pour éviter la confusion, Nord-Cotentin ou pays Cotentin, ce qui exclut la ville de Coutances et le sud du Cotentin historique !


Image hébergée par servimg.com


La péninsule est nettement délimitée par la mer à l’ouest, au nord et à l’est, et par une vaste zone de marais inondables au sud-est ( c’est chez nous !! ). Elle a donc quelquefois été mentionnée dans l’histoire comme une île, du fait de la bande de marais coupant la partie la plus septentrionale du Cotentin du reste de la Normandie au sud-est, ce qui a rendu la péninsule, jusqu’à la construction des routes modernes, difficilement accessible en hiver. D’où son côté sauvage !




 Le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin occupe une grande partie de la péninsule……et j’y vis !


Image hébergée par servimg.com





La presqu’île du Cotentin est divisé en quatre "pays" historiques :
Au nord-ouest, la Hague….


 Au nord-est, le val de Saire….


Au centre, le Plain, région de bocage……
Au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes………….




Le Cotentin dans sa définition la plus large comprend les 2 tiers nord du département de la Manche, le tiers sud étant composé de la totalité de l’Avranchin, et une petite partie de l’ouest du Calvados, le Bocage Virois…………




Image hébergée par servimg.com





Géologiquement, le Cotentin est une partie du massif armoricain…………




Image hébergée par servimg.com





A l’ouest la côte des Îles fait face aux îles Anglo-Normandes et à Chausey auxquelles elle est reliée par un service de ferry au départ de Carteret et de Granville. Les îles Chausey, face à Granville font partie du Cotentin ( la carte est légendée en patois Jersiais…)………




Image hébergée par servimg.com





 Le raz Blanchard sépare le cap de la Hague et l’île d’Aurigny…


Et le passage de la Déroute la côte des havres et l’île de Jersey... 
La plus grande ville du Cotentin est le port de Cherbourg sur la côte nord, ancien grand port militaire, il est devenu un port majeur pour les liaisons avec l’Angleterre et l’Irlande...




Voilà, à présent vous situez bien mon Pays !!!!!!!!!!!




Passons à l’Histoire….




**************************




LA PREHISTOIRE


Nous n’avons pas de « Lucy » Cotentine !! La terre est trop acide pour conserver les vestiges Humains… La Terre les mange ! 


DRAWING BY MERA HERTEL
http://lithiccastinglab.com/





Les premiers hommes, les Homo Erectus puis les Sapiens, apparurent dans notre région au Paléolithique moyen vers - 250 000 au début de l'avant-dernière glaciation (Riss), ils vont la quitter au plus fort de la glaciation vers -180 000….. La localisation littorale des sites montre l'importance du rôle de la mer (poissons, coquillages, silex, ...) pour ces hommes qui ne vivent pas uniquement de la chasse aux grands mammifères terrestres……

Les plus anciens sites paléolithiques du Nord Cotentin sont au nombre de trois :

 Un petit gisement découvert à côté de Cherbourg (la Saline à Equeurdreville...




 Port Pignot (Fermanville dans le Val de Saire)…
 La Roche Gélétan (Saint-Germain-des-Vaux dans la Hague)…




Ils se trouvent sur des plages fossiles actuellement situées à 10 m au dessus du niveau de la mer. Ils datent approximativement de la même période (-250 000) et comportent des niveaux d'occupation successives. On y a découvert des limites de cabanes, des foyers et des zones de débitage de pierres……



Les Néandertaliens reviendront chez nous vers - 110 000. Ils repartiront vers - 75 000 au début de la dernière glaciation (Würm). On trouve trace de passages réguliers entre Saint-Vaast-la-Hougue et le Rozel. Les sites sont situés à environ 4 m d'altitude…………..





Le site de Saint-Germain-des-Vaux est le plus important…il s'étend sur 1 Km et comprend deux niveaux : restes d'une plage ancienne située à 5 m d'altitude et dépôts importants de la dernière glaciation. Mobilier trouvé sur ce site : silex taillés (racloirs, denticulés, lames...), foyers (charbons de pin et bouleau)………….





Il existe quelques sites du mésolithique ( -10 000 ) sur la côte Ouest : le Rozel, Flamanville (site de la Centrale nucléaire) et surtout Auderville....
 Ils dominaient une basse plaine qui reliait alors certaines îles anglo-normandes (Jersey, les Minquiers, les Ecrehous) au continent……..
 Sur la côte Est, il y a Montfarville. On a découvert dans ces gisements, des foyers et des produits de l'industrie lithique (50 000 objets)………… 

Planche extraite de la publication d'Henri Menut dans le tome XXV des Mémoires de la Société des sciences de Cherbourg.
http://www.societesciencescherbourg.org/




-5 500, le Néolithique voit quelques incursions préceltiques en Basse-Normandie de Danubiens de type "Méditerranéen gracile" ( étrange dénomination ! ) et vers - 4 500 d'autres peuples de la zone située entre le Danube et la haute vallée du Rhin. Ils apportent l'élevage, des techniques agricoles, une organisation de l'habitat, les talus et les haies vives, la céramique, la vannerie, le tissage, une religion fondée sur le culte des ancêtres, les mégalithes..........


Rares pendant les deux premières périodes du Néolithique, les vestiges sont nombreux pour le Néolithique final (- 4 000 / - 2 000) : menhirs, dolmens, allées couvertes, cairns...


On note qu'un certain nombre de sépultures collectives ont été installées en vue directe sur la mer ( Vauville, les pierres pouquelées, ci-dessous, Fermanville, Flamanville et dans une moindre mesure Maupertus et Vierville ), d'autres en sont éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres………….


Parmi celles-ci, il faut noter le site, exceptionnel par sa densité, de Rocheville, près de Bricquebec, où l'on ne compte pas moins de quatre sépultures collectives (dont une seule nous est parvenue) dans un rayon de quelques centaines de mètres………..

 Les tumulus se concentrent de manière très préférentielle dans la Hague où l'on peut en rencontrer encore une demi-douzaine non fouillés et pour certains ignorés. Certains d'entre eux ont été fouillés au siècle dernier ou au début de ce siècle. Une demi-douzaine a été anéantie purement et simplement en quelques minutes lors de la construction du centre de la Cogema dans les années 60 !!
 Une mention doit être faite du tumulus de Vierville près de Carentan, l'un des très rares à avoir fait l'objet d'une étude scientifique complète…………….  
Pour ce qui concerne les menhirs, aucun alignement n'a été identifié de manière certaine en Manche même si l'on a pu parler parfois de cromlech……




 La difficulté d'identification réelle d'un menhir en tant que tel rend périlleux d'en étudier leur répartition. La mise en place, dans les champs, de "gratteux", pierres verticales destinées au bétail ( ben oui, pour que les vaches puissent se gratter le dos….) est un exemple de source de confusion commune. La délimitation de parcelles, la signalisation de carrefours ou de gués se sont également faites de tout temps par des pierres levées. Les "devises" de Carneville ou de Saint-Pierre-Eglise en sont de beaux exemples...à voir ici :





 A l’âge du bronze (- 2 000 / - 800) de nouvelles immigrations celtes ont lieu. Toutefois la Manche est une région excentrée, davantage tournée vers la mer que vers l'intérieur de la Gaule ; elle sera assez peu celtisée à cette époque. Quelques sites existent cependant : Nouainville, Sainte-Croix-Hague, Teurthéville-Hague, Couville, Tatihou ,.... où on a découvert des objets métalliques, des vestiges d'habitat, des foyers, des céramiques et du matériel lithique…



 Deux camps retranchés peuvent être datés de cette époque : le Hague-Dike (qui sera réutilisé par les Scandinaves) et le Castel Guérard (Flamanville)…


 Nous arrivons en -550 et la Tribu Celte des Unelles s’installe dans
le Cotentin…..Mais ceci fera l'objet d'un autre article...  



jeudi 26 mars 2009

UN SI BEL AMOUR...








Aujourd'hui, je vous invite à découvrir, si vous n'en avez pas encore eu l'occasion, une surprenante facette d'un homme que l'on a plutôt tendance à qualifier de tyran...




Portait inachevé de 1798 par Jacques-Louis David


Ce tyran était aussi un grand amoureux ! Il aimait les femmes et les plus chanceuses d'entre elles ont reçu d'admirables et enflammées lettres d'amour !


Portrait inachevé de Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823
http://napoleonbonaparte.files.wordpress.com/


J'étais adolescente quand je les ai découvertes...et je me suis surprise à envier la belle Joséphine...Il l'a aimée comme un dément....Elle l'a trompé...Il a divorcé pour raison d'état...et c'est alors qu'elle s'est mise à l'aimer........mais amant, mari ou ami, il lui a écrit jusqu'aux derniers jours de sa vie....


************************************

Portrait peint par Robert Lefèvre (1755-1830)
http://napoleonbonaparte.files.wordpress.com/


Lettre du 6 Brumaire An IV, 7 heure du matin...

« Je me réveille plein de toi. Ton portrait et le souvenir de l'enivrante soirée d'hier n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quel effet bizarre faite vous sur mon cœur ! Vous fâchez-vous ? Vous vois-je triste ? Êtes-vous inquiète ? mon âme est brisée de douleur, et il n'est point de repos pour votre ami...
Mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque, me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre cœur, une flamme qui me brûle. Ah ! c'est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n'est pas vous !
Tu pars à midi, je te verrai dans 3 heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisers ; mais ne m'en donne pas, car ils brûlent mon sang. »

******************************


Lettre de Nice, le 10 Germinal...


« Je n'ai pas passé un jour sans t'aimer ; je n'ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras ; je n'ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l'ambition qui me tiennent éloigné de l'âme de ma vie. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Joséphine est seule dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée. Si je m'éloigne de toi avec la vitesse du torrent du Rhône, c'est pour te revoir plus vite. Si, au milieu de la nuit, je me lève pour travailler, c'est que cela peut avancer de quelques jours l'arrivée de ma douce amie, et cependant, dans ta lettre du 23 au 26 ventôse, tu me traites de vous.


Vous toi-même ! Ah ! mauvaise, comment as-tu pu écrire cette lettre ! Qu'elle est froide ! Et puis, du 23 au 26, restent quatre jours ; qu'as-tu fait, puisque tu n'as pas écrit à ton mari ?... Ah ! mon amie, ce vous et ces quatre jours me font regretter mon antique indifférence. Malheur à qui en serait la cause ! Puisse-t-il, pour peine et pour supplice, éprouver ce que la conviction et l'évidence (qui servit ton ami) me feraient éprouver ! L'Enfer n'a pas de supplice ! Ni les Furies, de serpents ! Vous ! Vous ! Ah ! que sera-ce dans quinze jours ?...

Mon âme est triste ; mon cœur est esclave, et mon imagination m'effraie... Tu m'aimes moins ; tu seras consolée. Un jour, tu ne m'aimeras plus ; dis-le-moi ; je saurai au moins mériter le malheur... Adieu, femme, tourment, bonheur, espérance et âme de ma vie, que j'aime, que je crains, qui m'inspire des sentiments tendres qui m'appellent à la Nature, et des mouvements impétueux aussi volcaniques que le tonnerre. Je ne te demande ni amour éternel, ni fidélité, mais seulement... vérité, franchise sans bornes. Le jour où tu dirais «je t'aime moins» sera le dernier de ma vie. Si mon cœur était assez vil pour aimer sans retour, je le hacherais avec les dents.

Joséphine, Joséphine ! Souviens-toi de ce que je t'ai dit quelquefois : la Nature m'a fait l'âme forte et décidée. Elle t'a bâtie de dentelle et de gaze. As-tu cessé de m'aimer ? Pardon, âme de ma vie, mon âme est tendue sur de vastes combinaisons. Mon cœur, entièrement occupé par toi, a des craintes qui me rendent malheureux... Je suis ennuyé de ne pas t'appeler par ton nom. J'attends que tu me l'écrives. Adieu ! Ah ! si tu m'aimes moins, tu ne m'auras jamais aimé. Je serais alors bien à plaindre.
P.-S. - La guerre, cette année, n'est plus reconnaissable. J'ai fait donner de la viande, du pain, des fourrages ; ma cavalerie armée marchera bientôt. Mes soldats me marquent une confiance qui ne s'exprime pas ; toi seule me chagrine ; toi seule, le plaisir et le tourment de ma vie. Un baiser à tes enfants dont tu ne parles pas ! Pardi ! cela allongerait tes lettres de moitié. Les visiteurs, à dix heures du matin, n'auraient pas le plaisir de te voir. Femme !!! »

*****************************************


 Jacques-Louis David en 1800/1801 "Napoléon à l'assaut des Alpes sur son cheval"
http://culture-et-debats.over-blog.com/



Lettre de Vérone, campagne d'italie...


« Je vais me coucher, ma petite Joséphine, le cœur plein de ton adorable image, et navré de rester tant de temps loin de toi ; mais j'espère que, dans quelques jours, je serai plus heureux et que je pourrai à mon aise te donner des preuves de l'amour ardent que tu m'as inspiré. Tu ne m'écris plus ; tu ne penses plus à ton bon ami, cruelle femme ! Ne sais-tu pas que sans toi, sans ton cœur, sans ton amour, il n'est pour ton mari ni bonheur, ni vie. Bon Dieu ! Que je serais heureux si je pouvais assister à l'aimable toilette, petite épaule, un petit sein blanc, élastique, bien ferme ; par-dessus cela, une petite mine avec le mouchoir à la créole, à croquer. Tu sais bien que je n'oublie pas les petites visites ; tu sais bien, la petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j'attends avec impatience le moment d'y être. Tout à toi, la vie, le bonheur, le plaisir ne sont que ce que tu les fais.


Vivre dans une Joséphine, c'est vivre dans l'Élysée. Baiser à la bouche, aux yeux, sur l'épaule, au sein, partout, partout !

Je ne t'aime plus du tout ; au contraire, je te déteste. Tu es une vilaine, bien gauche, bien bête, bien cendrillon. Tu ne m'écris pas du tout, tu n'aimes pas ton mari ; tu sais le plaisir que tes lettres lui font, et tu ne lui écris pas six lignes jetées au hasard !


Que faites-vous donc toute la journée, madame ? Quelle affaire si importante vous ôte le temps d'écrire à votre bien bon amant ? Quelle affection étouffe et met de côté l'amour, le tendre et constant amour que vous lui avez promis ? Quel peut être ce merveilleux, ce nouvel amant qui absorbe tous vos instants, tyrannise vos journées et vous empêche de vous occuper de votre mari ? Joséphine, prenez-y garde, une belle nuit, les portes enfoncées, et me voilà.

En vérité, je suis inquiet, ma bonne amie, de ne pas recevoir de tes nouvelles ; écris-moi vite quatre pages, et de ces aimables choses qui remplissent mon cœur de sentiment et de plaisir.

J'espère qu'avant peu je te serrerai dans mes bras, et je te couvrirai d'un million de baisers brûlants comme sous l'équateur. »

*****************************************

Voilà un homme qui savait mettre son orgueil de côté dans ses lettres d'amour........Pauvre Napoléon, pauvre Joséphine, leur bel amour s'est raté, à quelques années près, ils se seraient adorés........Mais c'est hélas trop souvent ainsi....S'aimer ensemble avec la même intensité, au diapason.....c'est un miracle........