Alors voilà, je commence aujourd’hui ma série d’articles sur l’histoire de mon Cotentin... J'espère éviter les erreurs... Mais je ne suis qu'un Historien amateur...alors, je vous prie de bien vouloir pardonner mes éventuelles erreurs...
J’aime ma région, vous le savez… J'aime ma ville, Isigny-sur-Mer...Vous me direz, le Cotentin, c’est la Manche, pas le Calvados...Et je répondrai : si vous observez bien la carte, vous verrez qu’Isigny-sur-Mer est juste à la frontière Cotentin-Bessin…….et vu que Maman est une pure Cotentine….nous avons opté pour ce Pays... Mais, on aime bien le Bessin aussi !!
Et puis le Cotentin c’est sauvage, c’est Viking, c’est rebelle !!
C’est un doigt d’honneur tourné en direction de l’Angleterre afin de lui rappeler que c’est elle qui est Normande…..et pas le contraire !
La péninsule du Cotentin s’étend donc entre l’estuaire de la Vire ( c’est là où j’habite…) et l’embouchure de l’Ay ( vers Créances, Pays de la carotte…) en formant une presqu'île et forme la partie nord du département de la Manche. Quelquefois simplement appelé Cotentin, elle est désormais souvent désignée, pour éviter la confusion, Nord-Cotentin ou pays Cotentin, ce qui exclut la ville de Coutances et le sud du Cotentin historique !
La péninsule est nettement délimitée par la mer à l’ouest, au nord et à l’est, et par une vaste zone de marais inondables au sud-est ( c’est chez nous !! ). Elle a donc quelquefois été mentionnée dans l’histoire comme une île, du fait de la bande de marais coupant la partie la plus septentrionale du Cotentin du reste de la Normandie au sud-est, ce qui a rendu la péninsule, jusqu’à la construction des routes modernes, difficilement accessible en hiver. D’où son côté sauvage !
Le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin occupe une grande partie de la péninsule……et j’y vis !
La presqu’île du Cotentin est divisé en quatre "pays" historiques :
Au nord-ouest, la Hague….
Au centre, le Plain, région de bocage……
Au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes………….
Le Cotentin dans sa définition la plus large comprend les 2 tiers nord du département de la Manche, le tiers sud étant composé de la totalité de l’Avranchin, et une petite partie de l’ouest du Calvados, le Bocage Virois…………
Géologiquement, le Cotentin est une partie du massif armoricain…………
A l’ouest la côte des Îles fait face aux îles Anglo-Normandes et à Chausey auxquelles elle est reliée par un service de ferry au départ de Carteret et de Granville. Les îles Chausey, face à Granville font partie du Cotentin ( la carte est légendée en patois Jersiais…)………
Le raz Blanchard sépare le cap de la Hague et l’île d’Aurigny…
Et le passage de la Déroute la côte des havres et l’île de Jersey...
La plus grande ville du Cotentin est le port de Cherbourg sur la côte nord, ancien grand port militaire, il est devenu un port majeur pour les liaisons avec l’Angleterre et l’Irlande...
Voilà, à présent vous situez bien mon Pays !!!!!!!!!!!
Passons à l’Histoire….
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LA PREHISTOIRE
Nous n’avons pas de « Lucy » Cotentine !! La terre est trop acide pour conserver les vestiges Humains… La Terre les mange !
DRAWING BY MERA HERTEL http://lithiccastinglab.com/ |
Les premiers hommes, les Homo Erectus puis les Sapiens, apparurent dans notre région au Paléolithique moyen vers - 250 000 au début de l'avant-dernière glaciation (Riss), ils vont la quitter au plus fort de la glaciation vers -180 000….. La localisation littorale des sites montre l'importance du rôle de la mer (poissons, coquillages, silex, ...) pour ces hommes qui ne vivent pas uniquement de la chasse aux grands mammifères terrestres……
Les plus anciens sites paléolithiques du Nord Cotentin sont au nombre de trois :
Un petit gisement découvert à côté de Cherbourg (la Saline à Equeurdreville...
Port Pignot (Fermanville dans le Val de Saire)…
La Roche Gélétan (Saint-Germain-des-Vaux dans la Hague)…
Ils se trouvent sur des plages fossiles actuellement situées à 10 m au dessus du niveau de la mer. Ils datent approximativement de la même période (-250 000) et comportent des niveaux d'occupation successives. On y a découvert des limites de cabanes, des foyers et des zones de débitage de pierres……
Les Néandertaliens reviendront chez nous vers - 110 000. Ils repartiront vers - 75 000 au début de la dernière glaciation (Würm). On trouve trace de passages réguliers entre Saint-Vaast-la-Hougue et le Rozel. Les sites sont situés à environ 4 m d'altitude…………..
Le site de Saint-Germain-des-Vaux est le plus important…il s'étend sur 1 Km et comprend deux niveaux : restes d'une plage ancienne située à 5 m d'altitude et dépôts importants de la dernière glaciation. Mobilier trouvé sur ce site : silex taillés (racloirs, denticulés, lames...), foyers (charbons de pin et bouleau)………….
Il existe quelques sites du mésolithique ( -10 000 ) sur la côte Ouest : le Rozel, Flamanville (site de la Centrale nucléaire) et surtout Auderville....
Ils dominaient une basse plaine qui reliait alors certaines îles anglo-normandes (Jersey, les Minquiers, les Ecrehous) au continent……..
Sur la côte Est, il y a Montfarville. On a découvert dans ces gisements, des foyers et des produits de l'industrie lithique (50 000 objets)…………
Planche extraite de la publication d'Henri Menut dans le tome XXV des Mémoires de la Société des sciences de Cherbourg. http://www.societesciencescherbourg.org/ |
-5 500, le Néolithique voit quelques incursions préceltiques en Basse-Normandie de Danubiens de type "Méditerranéen gracile" ( étrange dénomination ! ) et vers - 4 500 d'autres peuples de la zone située entre le Danube et la haute vallée du Rhin. Ils apportent l'élevage, des techniques agricoles, une organisation de l'habitat, les talus et les haies vives, la céramique, la vannerie, le tissage, une religion fondée sur le culte des ancêtres, les mégalithes..........
Rares pendant les deux premières périodes du Néolithique, les vestiges sont nombreux pour le Néolithique final (- 4 000 / - 2 000) : menhirs, dolmens, allées couvertes, cairns...
On note qu'un certain nombre de sépultures collectives ont été installées en vue directe sur la mer ( Vauville, les pierres pouquelées, ci-dessous, Fermanville, Flamanville et dans une moindre mesure Maupertus et Vierville ), d'autres en sont éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres………….
Parmi celles-ci, il faut noter le site, exceptionnel par sa densité, de Rocheville, près de Bricquebec, où l'on ne compte pas moins de quatre sépultures collectives (dont une seule nous est parvenue) dans un rayon de quelques centaines de mètres………..
Les tumulus se concentrent de manière très préférentielle dans la Hague où l'on peut en rencontrer encore une demi-douzaine non fouillés et pour certains ignorés. Certains d'entre eux ont été fouillés au siècle dernier ou au début de ce siècle. Une demi-douzaine a été anéantie purement et simplement en quelques minutes lors de la construction du centre de la Cogema dans les années 60 !!
Une mention doit être faite du tumulus de Vierville près de Carentan, l'un des très rares à avoir fait l'objet d'une étude scientifique complète…………….
Pour ce qui concerne les menhirs, aucun alignement n'a été identifié de manière certaine en Manche même si l'on a pu parler parfois de cromlech……
La difficulté d'identification réelle d'un menhir en tant que tel rend périlleux d'en étudier leur répartition. La mise en place, dans les champs, de "gratteux", pierres verticales destinées au bétail ( ben oui, pour que les vaches puissent se gratter le dos….) est un exemple de source de confusion commune. La délimitation de parcelles, la signalisation de carrefours ou de gués se sont également faites de tout temps par des pierres levées. Les "devises" de Carneville ou de Saint-Pierre-Eglise en sont de beaux exemples...à voir ici :
A l’âge du bronze (- 2 000 / - 800) de nouvelles immigrations celtes ont lieu. Toutefois la Manche est une région excentrée, davantage tournée vers la mer que vers l'intérieur de la Gaule ; elle sera assez peu celtisée à cette époque. Quelques sites existent cependant : Nouainville, Sainte-Croix-Hague, Teurthéville-Hague, Couville, Tatihou ,.... où on a découvert des objets métalliques, des vestiges d'habitat, des foyers, des céramiques et du matériel lithique…
Deux camps retranchés peuvent être datés de cette époque : le Hague-Dike (qui sera réutilisé par les Scandinaves) et le Castel Guérard (Flamanville)…
L’antique Cosedia gauloise, dont le peuple était les Unelles, devint au IVè siècle une cité romaine importante sous Constance Chlore qui lui donna son nom de Coutances (Constantia). La région de Constantia, connue sous le nom de pagus Constantinus, est devenue le Cotentin.La topographie de la ville lui a parfois valu le surnom de « Tolède du Cotentin ».
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