Pour vous quelques poèmes très très anciens...
PAVANE
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'a l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont empli mon cœur
D'une amoureuse ardeur !
Approche donc ma belle,
Approche toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon cœur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne moi un baiser !
THOINOT ARBEAU 1515/1580
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Je vis l'oiseau qui le soleil contemple
D'un faible vol au ciel s'aventurer,
Et peu à peu ses ailes assurer
Suivant encor le maternel exemple.
Je le vis croître, et d'un voler plus ample
Des plus hauts monts la hauteur mesurer,
Percer la nue, et ses ailes tirer
Jusqu'au lieu où des Dieux est le temple.
Là se perdit : puis soudain je l'ai vu
Rouant par l'air en tourbillon de feu
Tous enflammé sur la plaine descendre.
Je vis son corps en poudre tout réduit,
Et vis l'oiseau, qui la lumière fuit,
Comme un vermet renaître de sa cendre.
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LE SOLEIL DE L'AME
Levez-vous, Soleil de mon âme,
Votre clarté plus ne me luit ;
Chassez mon froid par votre flamme,
Par vos rais l'ombre de ma nuit.
L'autre soleil est par trop sombre
Et trop peu chauds sont ses rayons
Pour de mon âme chasser l'ombre
Et faire fondre ses glaçons.
Mon Soleil, ne tardez plus guère
D'éclairer à votre retour ;
Sans votre divine lumière,
Je ne vois que nuit en plein jour.
Soleil, ma lumière et ma joie,
Sans vous je chemine à faux pas ;
Je choppe, je chois, je fourvoie
Quand sur moi vous ne luisez pas.
Lors une triste nuit allonge
Un noir voile autour de mon cœur,
En le donnant en proie au songe,
Et le songe en proie à la peur.
Le malin qui m'est adversaire
Et qui me veut rendre confus
Prend plus d'audace à me mal faire
La nuit quand vous ne luisez plus.
Mon Soleil, que votre ardeur fonde
L'épais glaçon de mes ennuis ;
Ô Soleil du Soleil du monde,
Levez-vous et chassez mes nuits.
JEAN GODARD 1564/1630
Monet Impression soleil levant(1873) Huile sur toilehttp://www.maphilosophie.fr/ |
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Voilà.....la langue est parfois étrange à nos oreilles, mais Dieux, que le texte est beau...........
le 1er...souvenir souvenir...je l'ai chante quand je faisais des camps musicaux
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=LMtxYWON8HQ